• N'avez-vous jamais remarqué que les choses positives, agréables vous font sortir du temps ? Lorsque vous êtes absorbé dans une activité qui vous plaît, par exemple, le temps disparaît. A tel point que l'on perd la notion du temps, et trois heures se sont si rapidement écoulées.

     

    Et au contraire, tout ce qui est négatif et désagréable implique le temps. Les regrets du passé, le stress du futur, et toutes les émotions et pensées désagréables impliquent le temps, d'une manière ou d'une autre, selon votre histoire personnelle.

     

    Aussi, avant un événement important par exemple, le stress est toujours beaucoup plus grand que lorsque l'événement en question se produit réellement.

     

    Le moment présent est naturellement apaisant. Plus précisément, le moment présent est tout ce qui existe. Vous n'avez jamais existé ailleurs que dans le présent, et n'existerez jamais ailleurs. Le présent est l'existence même, l'espace dans lequel toutes les choses, y compris vous, apparaissent.

     

    Lorsque l'on met notre attention dans le présent, on découvre la réalité, au-delà des pensées et de leurs problèmes. La simplicité de ce qui est prend le dessus sur le film d'horreur mental qui vous parle de problèmes qui existent dans des moments qui n'ont jamais existé et n'existeront jamais : le passé et le futur.

     

    Vivre dans le présent, c'est vivre en même temps que la vie, tout simplement. C'est être aligné avec votre conscience, et autoriser votre conscience à devenir de plus en plus consciente d'elle-même et de sa nature.

     

    Au lieu de mettre de la musique dans votre tête pour vous divertir, écoutez donc les sons, ou le silence, que vous entendez maintenant. Ressentez le corps que vous habitez, et voyez pleinement ce que vous regardez.

     

    Vous êtes alors vous-mêmes, pour la première fois. Vous êtes ici et maintenant, vous êtes dans votre corps, votre sensibilité est accrue à tous les niveaux et ressentez la vie qui est en vous.

     

    Le présent est la porte vers notre vraie identité, et c'est parfaitement logique étant donné que c'est là que le vrai nous a toujours existé et existera toujours.

     

    Vous pourriez éprouver des difficultés à entrer dans le présent à cause de stratagèmes communs du mental qui tentera de vous empêcher de ressentir votre vie et de connaître le coeur de votre existence.

     

    La nature du mental est de résoudre des problèmes pratiques. Il a été notre principal outil de survie, et c'est sa raison d'être.

     

    Lorsque nous sommes identifiés au mental, c'est à dire que "je suis le mental", le but de notre existence devient de résoudre des problèmes. 

     

    Ainsi, dès que vous mettrez votre attention dans le présent, le mental ne pourra trouver aucun problème à résoudre. Car il n'y a pas de problème, ici et maintenant. Si on ne pense pas à demain ni à hier, aucun problème ne peut être trouvé par le mental, qui va donc se mettre à en chercher, voire à en créer de nouveaux.

     

    Ne tombez pas si facilement dans le piège de la petite voix qui vous parle dans votre tête. Vous n'avez pas de problèmes, et n'en aurai jamais. Le mental, lui, ne peut pas vivre sans problèmes. Laissez-le donc faire ! Laissez les pensées vous dire ce qui ne va pas, que c'est inutile, que rien n'existe en dehors du mental, que la logique est la seule forme que l'intelligence humaine peut prendre, etc

     

    Maintenant, le mental fait partie du décor. Alors que votre attention est intensément sur le présent, sur le bruit des voitures qui passent puis sur le silence qui s'en suit lorsque les voitures ne sont plus là par exemple, que vous voyez ce qui est dans votre champ de vision sans aucune image mentale qui vient filtrer votre vue, votre attention est aussi présente sur le flot ininterrompu de pensées dans votre tête.

     

    Vos pensées sont là, le monde extérieur est là, vos sensations sont là, tout est là. Vous n'êtes maintenant non plus une base de données dont l'existence est la résolution de problèmes illusoires qui a une histoire personnelle qu'il n'arrive pas à accepter, mais celui qui perçoit tout ce spectacle.

     

    Vous arrêtez alors de vous engager psychologiquement et émotionnellement dans le film que vous propose votre mental, et une distance se crée entre qui vous êtes, et vos pensées.

     

    En pratiquant cette distanciation avec les pensées, petit à petit, votre identité se transférera du film mental vers celui qui perçoit le film mental. Une nouvelle vie commence alors, un voyage infini vers la découverte de la nature de cet observateur, et un regard nouveau, au-delà du mental, sur toutes les choses qui apparaissent au sein de cet observateur que vous êtes.


  • Les pensées incessantes ne pourront se calmer que lorsqu'on ne sera plus attaché à elles.

     

    C'est l'attachement qui crée la compulsivité de la pensée. Si vous essayez de ne plus penser pendant 10 secondes, vous verrez que c'est peine perdue : la pensée est la plus grande addiction dont nous souffrons tous, car on existe à travers elle, sans elle, nous ne sommes rien. Imaginez renoncer à vos jugements et prises de position, à votre personnalité, à votre histoire personnelle passée, à vos espoirs futurs... Par quoi vous définiriez-vous ? Absolument rien. C'est terrifiant, la vie n'aurait aucune saveur !

     

    Et on ne veut surtout pas être rien, on veut être quelque chose, quelque chose de grand et d'important, car c'est la seule solution que l'ego a trouvé pour pallier l'absurdité de son existence.

     

    Pour l'ego, renoncer à la pensée, c'est devenir vide, inutile, inintéressant. Il ne resterait que sa propre existence tourmentée par le non-sens et l'absurdité de la vie, et l'immense dépression qui s'en suivrait.

     

    C'est cette peur sous-jacente qui crée le caractère compulsif et ininterrompu de la pensée. La peur de la non-existence, la peur de la mort.

     

    Lorsque l'on comprend que nous avons cette terreur en nous, et que nous avons utilisé et continué d'utiliser la pensée comme échappatoire à cette peur, on comprend une chose qui changera notre vie pour toujours, pour peu qu'on ait le courage d'affronter la réalité : à chaque fois que nous avons travaillé à accomplir ou obtenir quelque chose, c'était pour fuir cette peur.

     

    A chaque fois que l'on a ressenti le besoin de se divertir de quelque manière que ce soit, c'était pour fuir cette peur.

     

    A chaque fois qu'on l'on a pris une position et qu'on a défendu cette prise de position, c'était pour se donner une raison de vivre et fuir la peur de l'absurdité de la vie, et donc de la mort.

     

    On comprend alors que tout ce temps, tout ce qu'on a fait n'était qu'une fuite. Une fuite de cette peur, de cette pensée qu'on prend pour la réalité. Etes-vous sûrs de ce que vous voulez ? Etes-vous sûrs de qui vous êtes ?

     

    Toute cette vie n'a été qu'une fuite, qu'une illusion. Qui êtes-vous vraiment, et que voulez-vous vraiment ? Il est temps de faire le point, et de se retrouver. Vivre sans autre raison que la fuite d'une peur ne devrait plus être tolérable si vous avez la force d'être honnête avec vous-même.

     

    Heureusement, tout ce cauchemar est basé sur une illusion. La peur n'existe pas vraiment, et il suffit de le réaliser pour en sortir pour toujours, ou du moins, pour qu'elle n'impacte plus votre vie ni vos décisions.

     

     


  • Qui suis-je ? Cette question, consciemment ou non, régit la totalité des actions, pensées, philosophies, et buts de très nombreuses personnes.

     

    Tout le monde recherche les mêmes choses, sans jamais les trouver durablement : la paix, la sécurité, l'amour, la liberté, la satisfaction. Un individu ne prendra jamais une décision s'il ne croit pas que celle-ci pourra lui apporter une plus-value dans un de ces domaines : diverses combats sont menés, des idéologies créées et défendues, une introspection menée pour enfin trouver ce qui nous correspond et ce qu'on doit faire pour être épanoui, etc

     

    C'est l'illusion primordiale. La croyance selon laquelle ce qu'on cherche se trouve à l'extérieur de nous. Croire qu'on l'avait dans le passé, et qu'on le retrouvera dans le futur. Cette croyance crée un manque de bonheur et de satisfaction que l'on cherchera à combler par tous les moyens.

     

    Ce manque infini, ce vide impossible à combler, est à l'origine de la recherche du bonheur permanent. S'il n'y avait pas ce manque, aucune raison de rechercher le bonheur permanent : il serait déjà là. La vie ne serait qu'un long fleuve tranquille s'écoulant dans le présent dans l'acceptation la plus totale des événements qui y surgiraient.

     

    Pourquoi l'immense majorité des personnes, toutes cultures confondues, subit-elle exactement le même manque ?

     

    A cause de ce qu'on appelle l'ego. Au-delà de la vanité, il faut donner comme définition à l'ego l'ensemble de ce qui nous définit en tant que personne :"je suis un boulanger marié avec 2 enfants, de telle affiliation politique et tel statut social, c'est qui je suis".

     

    Pas besoin de prendre de la fierté dans une chose pour qu'elle nourrisse notre ego : il suffit simplement qu'elle nous définisse.

     

    L'ego, en d'autres termes, c'est simplement le fait de s'identifier à nos pensées.

    Je crois alors que je suis ce flot ininterrompu de pensées dans ma tête, et je tire un sentiment d'existence à travers ces pensées. Ce flot incessant de pensée est la preuve que je suis en vie, sans lui, je serais vide, inintéressant, et mort.

     

    L'ego croit qu'il ressent sa vie en pensant. Voilà pourquoi il est si difficile d'arrêter de penser ! ça signifierait mourir, aucun intérêt donc à vouloir arrêter de penser.

     

    Il n'y a qu'un seul moyen de savoir s'il existe autre chose par-delà les frontières de la pensée, et si les pensées sont vraiment la vie qui est en nous.

     

    Calmons donc notre esprit, progressivement, pour découvrir ce qui est enseveli sous cette montagne de pensées automatiques qui nous stressent, nous fatiguent, et nous font croire à un manque de bonheur impossible à combler.

     

    Calmer notre esprit n'est pas un exercice à faire 10 minutes par jour pour se relaxer. C'est le chemin spirituel : le chemin infini vers le centre de la réalité et la découverte de notre vraie nature, elle aussi infinie. La spiritualité n'est pas un outil qui devrait servir notre ego, mais au contraire la mort de celui-ci, la mort de tout ce qui nous définit, la renonciation de notre petite personne et ses problèmes importants pour fusionner avec l'être, la pure existence que nous sommes et que nous avons toujours été.

     

    Ce n'est ni un hobby, ni une philosophie, ni une pratique : c'est notre conscience qui devient consciente d'elle-même, au-delà du voile mental qui empêche la vie de se contempler, de s'explorer, et de se jouer.





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