• L'attachement aux pensées et la peur de la mort

    Les pensées incessantes ne pourront se calmer que lorsqu'on ne sera plus attaché à elles.

     

    C'est l'attachement qui crée la compulsivité de la pensée. Si vous essayez de ne plus penser pendant 10 secondes, vous verrez que c'est peine perdue : la pensée est la plus grande addiction dont nous souffrons tous, car on existe à travers elle, sans elle, nous ne sommes rien. Imaginez renoncer à vos jugements et prises de position, à votre personnalité, à votre histoire personnelle passée, à vos espoirs futurs... Par quoi vous définiriez-vous ? Absolument rien. C'est terrifiant, la vie n'aurait aucune saveur !

     

    Et on ne veut surtout pas être rien, on veut être quelque chose, quelque chose de grand et d'important, car c'est la seule solution que l'ego a trouvé pour pallier l'absurdité de son existence.

     

    Pour l'ego, renoncer à la pensée, c'est devenir vide, inutile, inintéressant. Il ne resterait que sa propre existence tourmentée par le non-sens et l'absurdité de la vie, et l'immense dépression qui s'en suivrait.

     

    C'est cette peur sous-jacente qui crée le caractère compulsif et ininterrompu de la pensée. La peur de la non-existence, la peur de la mort.

     

    Lorsque l'on comprend que nous avons cette terreur en nous, et que nous avons utilisé et continué d'utiliser la pensée comme échappatoire à cette peur, on comprend une chose qui changera notre vie pour toujours, pour peu qu'on ait le courage d'affronter la réalité : à chaque fois que nous avons travaillé à accomplir ou obtenir quelque chose, c'était pour fuir cette peur.

     

    A chaque fois que l'on a ressenti le besoin de se divertir de quelque manière que ce soit, c'était pour fuir cette peur.

     

    A chaque fois qu'on l'on a pris une position et qu'on a défendu cette prise de position, c'était pour se donner une raison de vivre et fuir la peur de l'absurdité de la vie, et donc de la mort.

     

    On comprend alors que tout ce temps, tout ce qu'on a fait n'était qu'une fuite. Une fuite de cette peur, de cette pensée qu'on prend pour la réalité. Etes-vous sûrs de ce que vous voulez ? Etes-vous sûrs de qui vous êtes ?

     

    Toute cette vie n'a été qu'une fuite, qu'une illusion. Qui êtes-vous vraiment, et que voulez-vous vraiment ? Il est temps de faire le point, et de se retrouver. Vivre sans autre raison que la fuite d'une peur ne devrait plus être tolérable si vous avez la force d'être honnête avec vous-même.

     

    Heureusement, tout ce cauchemar est basé sur une illusion. La peur n'existe pas vraiment, et il suffit de le réaliser pour en sortir pour toujours, ou du moins, pour qu'elle n'impacte plus votre vie ni vos décisions.